Confronté au dilemme de l’aguna, certaines sommités rabbiniques, comme l’ancien grand rabbin de Tsahal, le grand rabbin Goren ont publié des jugements révolutionnaires, pour ” libérer” la femme aguna.
Coulé par des missiles égyptiens, quelques trois mois après la fin de la Guerre des Six jours, en octobre 1967, le destroyer Eilat avait à son bord 128 hommes d’équipage. 140 furent sauvés, 31 tués et 16 sont portés disparus, dont 7 hommes mariés.
Les témoignages sont contradictoires. Certains survivants affirment avoir vu les marins se noyer, d’autres racontent qu’ils ont été griévement blessés et embarqués par les Egyptiens. Les corps ne sont pas retrouvés, le Rav Goren, alors grand rabbin de Tsahal doit trancher sur le sort de sept femmes, épouses des membres de l’équipage disparus.
” Il est exact explique t-il que selon la loi juive seuls des témoignages indélébiles sur la mort du mari, peuvent nous permettre de libérer la femme aguna. Mais nous prenons aussi en compte la complexité de la situation”
Le Rav Goren en fait choisi une technique maintes fois utilisée dans le droit juif, qui prend en compte des jugements anciens, certains datant de l’époque talmudique, d’autres des derniers siècles et procède par recoupements et analogies. Certes les témoignages des survivants sont contradictoires. Pourtant nous devons aussi prendre en considération, la logique, la probabilité, le contexte de l’accident, et les précédents d’incidents identiques explique t-il pour expliquer sa décision d’annuler le statut d’aguna des femmes des marins.
Ce décret halachique ne fait pas l’unanimité dans les milieux rabbiniques, certains rappellent d’autres jugements où dans des situations identiques les femmes étaient restées à vie, des femmes aguna.