D’Ethiopie à la neige de Galilée

 

 

Ils ont entre cinq et quinze ans. Il y a quelques mois, quelques semaines, ils sont arrivés d’Ethiopie, au centre d’intégration de Safed, sur les hauteurs de la Galilée. Suite à une décision du gouvernement israélien et de l’Agence Juive, d’amener en Israël les quelques milliers de Falashmouras  qui sont restés en Ethiopie, – Opération les Ailes de Jonas  –  quelques dizaines de familles sont intégrées toutes les quelques semaines, dans ce centre de Safed. Ce matin, première découverte avec la neige.

Eliezer Ben Yehuda et Google

Le 7 janvier 1858 dans l’Empire russe, naissait Eliezer Ben Yehuda, le linguiste, homme  clé de la renaissance d’Israël moderne et de sa langue.

Google Israël qui reste très réservé depuis son arrivée en Israël sur sa politique de logos actualisés à la vie culturelle israélienne changerait-il de stratégie? Il faut l’espérer. Car pour un israélien, il était décevant de voir le logo de Google aux couleurs de Noël sans rappel aucun de Hannouka, ou Google racontant avec son logo, la naissance d’un scientifique quasi inconnu, le jour où Israël fêtait son jour de l’an, le Rosh Hachana du calendrier juif. Ci et là, plutôt rarement, Google Israël s’est rappelé qu’il opérait en Israël. Lorsque notamment, les lettres d’internautes, mi surpris-mi en colère, se faisaient trop nombreuses.

Et voici quelques exemples, de sympathiques logos-Google.  Et si un jour clé de l’histoire d’Israël, Google a “oublié”, dites le sur les réseaux sociaux. Google n’aime pas les critiques, encore moins lorsqu’elles sont justifiées.

Le jour de l’indépendance d’Israël

L’anniversaire de Naomie Shemer

 

 

Le jour de la nouvelle édition du livre le plus célèbre des enfants israéliens, les cinq ballons

Le Jour de Tu Bechvat, la fête des arbres

 

Guilat Shalit: “Merci”

 

 

Pendant des années, dans beaucoup d’écoles juives à travers la France, on a sans cesse rappelé, le nom de Guilat Shalit.

Cette semaine, ils étaient quelques 850 lycéens juifs français d’une vingtaine d’écoles dans le cadre d’un projet sympathique, le Bac Bleu-Blanc, qui a comme objectif, qu’un jeune juif ne termine pas son cycle scolaire, sans s’être rendu avec son école en Israël. Lors de la soirée au Palais des Nations à Jérusalem, Guilat Shalit est arrivé par surprise.

”Je suis venu tout simplement vous dire merci” a dit le soldat.

 

 

Officier et gentleman, mon amour

 

 

Le général Amnon Lipkin-Shahak, 15ème chef d’état-major de Tsahal s’est éteint cette semaine à l’âge de 68 ans à l’hôpital d’Hadassah de Jérusalem d’une leucémie. Soigné du cancer, il y a plus de vingt ans, il avait publiquement raconté l’existence de sa maladie, avant de prendre ses fonctions de chef d’état-major, démarche alors très inhabituelle dans l’Israël des années  90.

Officier et gentleman,( Shelly Yehimovitz,), héros d’Israël, (Benjamin Netanyaou), homme d’exception (Shimon Peres),  Amnon Lipkin-Shahak était de cette génération d’Israéliens, tout à la fois héros et humble, combattant et épris de paix, qui ont fait de Tsahal, et d’Israël une légende.

Devant la tombe de son mari, les mots de Tali Lipkin-Shahak, journaliste et mère de trois de ses cinq enfants racontent mieux que tout l’homme. J’ai donc traduit une partie du texte de Tali et voici:

 

” Dans le département d’hématologie de l’hôpital Hadassah, enfoui dans cet automne froid et dur, tu m’avais dit, «Je ne peux imaginer ce qu’aurait été ma vie sans toi, Tali.” Et je t’ai répondu. ”Je ne peux imaginer ce que sera la vie sans toi. Tiens encore le coup, Amnon, résiste, lutte, encore. ” Et tu m’as répondu.” J’ai encore de la force”. Mais, depuis longtemps, je savais que nos jours étaient comptés. Nous en parlions en filigrane, rarement, avec prudence, pour ne pas nous blesser. Mais en fait, à qui les jours ne sont pas comptés. Savons nous ce que nous réserve demain? Je tentais ainsi d’apaiser ma peine.

 

Nous nous sommes aimés sans limite. Simplement, facilement. Sans condition, sans doute aucun. Sans jeu, sans répit, sans  peur. Des vases entrelacés et communicants nous étions. Comme un système électrique en circuit fermé, une unité, pleine, unique, une, immense et parfaite autour de notre amour et de la vie que nous avions construit avec nos enfants. Compléments l’un de l’autre, différents et semblables. Et toi, la lumière qui éclairait le chemin. J’étais à toi, mon amour. Et je resterais à toi jusqu’à notre prochaine rencontre.”


	

Le projet de Revivo

 

  • Début de l’année 2012
  • Un musicien Raviv Ben Menahem de son surnom Revivo
  • Son frère et son copain, l’un employé de la municipalité de Ramat Gan et l’autre technicien
  • En fumant du narguilé, ils chantent pour le plaisir  les grands tubes de la musique orientale des années 70 et 80
  • Des réunions de copains pour chanter et danser, des “raphlot” comme au temps des débuts de l’immigration d’Afrique du Nord
  • Un  ami filme une de ses soirées, pour montrer aux copains…
  • En quelques semaines, 4 millions!!! de visionnages sur You Tube
  • Un album classé album d’or et des ventes de 30.000 exemplaires en moins d’un mois
  • Des spectacles pour une centaine de personnes
  • Puis cinq cent, puis mille, deux mille
  • Et des représentations à guichets fermés
  • Israël retrouve la musique orientale, pure et dure
  • “Le projet de Revivo” est né

 

Si vous aimez l’oriental, Si vous voulez voir un des phénoménes de la musique israélienne de ces derniers mois. Si vous voulez comprendre la société israélienne de la périphérie. Voici le clip…

 

Cinq photos. Lublin, il y a 71 ans

La semaine dernière, le Daily Mail britannique a publié cinq photos inédites datant du tout début du ghetto de Lublin, en mars 1941, il y a 71 ans.

Depuis des années, Raymond Krzyzewski conservaient ces photographies confiées par son père. Il y a quelques semaines, il prend contact avec l’historien polonais, Jakob Chmielewski, spécialiste de l’histoire de la ville de Lublin, pour tenter de les identifier. Ces photos rares ont été prises entre le 10 et le 14 mars 1941, au moment de l’expulsion des Juifs de Lublin de leur maison et de la création du ghetto dans le quartier juif de la vieille ville.

 Expulsés de leur maison, parqués dans des camions à bestiaux, des femmes,

des hommes, des enfants sous le regard narquois des nazis.

 

Une mère avec un bébé dans ses bras et un homme avec quelques affaires prises à la va vite

Les pauvres et les malades de la communauté juive de Lublin avaient été séparées des familles riches

Quelques mois plus tard, à la fin de l’année 1941, le régime nazi débute l’expulsion des quelques 40.000 Juifs du ghetto en direction des camps de la mort de Belzec et de Majdanek. En avril 1942, le ghetto est vide. Seuls 400 Juifs de la grande  communauté juive de Lublin, survivront.

Les dames orthodoxes à la Mer Morte

 

C’était il y a quelques semaines dans un grand hôtel sur les bords de la Mer Morte. L’hôtel avait  été réservé par une  yeshiva lituanienne de Bné Brak. D’énormes panneaux de bois plantés sur les graviers et plongeant dans l’eau, séparaient  strictement la plage en deux. A gauche, pour les hommes, à droite pour les  femmes. Une à une, ou en petits groupes, elles sont arrivées avec leur ribambelle d’enfants.

En quelques minutes, elles ont changé leur robe stricte et leurs bas noirs en longs peignoirs de bain colorés, leur coiffe sombre ajustée sur des perruques, en bonnet de bain fleuri. Leur air sérieux s’est métamorphosé en sourire jovial, les mots pesés en conversations coquines sur les maris-enfants-belle-mère-ménage et “cholent”  de shabbat.

Assises en rond, au bord de l’eau, flottant comme des ballons sur la mer de sel, ces dames  impénétrables, dures et tranchantes, étaient devenues drôles, charmantes et  accueillantes. A chacune, de s’étaler de la boue noire et gluante sur le visage et les bras, à d’autres de faire  la planche à plaisir les yeux fermés face au soleil sur l’eau  immuable, et d’autres encore à prendre en peignoir une douche glacée en riant aux éclats.

Une très vieille dame ridée avait un bonnet de bain blanc et un peignoir bleu en s’aspergeant avec délice d’eau salée – la mère du rabbin de la yéshiva, me dira t-on plus tard –  expliquait avec enthousiasme à ses filles, belles-filles, petites et arrières petites filles: ” Mes enfants, remerciez Dieu, mais merci Dieu, pour ce bain de sel. Mais regardez ce que Dieu a fait. Une mer de santé.”

Dans le hammam évidemment strictement réservé aux femmes,  dans l’opacité des  vapeurs et l’humidité du spa, les conversations se sont faites encore plus ouvertes. “Mes études, mon travail… oui mais bien sûr avant tout, mon mari, mes enfants, mais ma carrière…, ma gym…. mon temps à moi…. et une autre de poursuivre, pour le bien de la famille,  l’épouse et la mère de famille doit être heureuse, satisfaite, accomplie…”. Presque le discours des féministes des années 70.

Je l’avais remarqué et écrit d’ailleurs sur ce Blog. La femme orthodoxe israélienne – certaines en tout cas – ont créé un modèle très particulier de  révolution féminine.  Une révolution de l’intérieur. Attachées scrupuleusement à leur croyance  et à leur famille, souvent fer de lance du respect de  la tradition religieuse, elles ont créé tout à la fois un espace d’indépendance, de liberté et de créativité.

 

 

Opération Piliers de défense – L’ambassadeur solidaire

Ce n’est pas la première fois que Christophe Bigot, ambassadeur de France à Tel Aviv, a des gestes de sympathie qui tranchent avec le ton quelque peu distant de la diplomatie française. Attitude “diplomatique”  ou  sympathie sincère? Le diplomate du Quai d’Orsay donne l’impression de vivre en symbiose avec Israël et les Israéliens: les gestes informels, le ton, l’empathie, les initiatives multiples dans le domaine culturel, l’attitude dans l’affaire Shalit, les propos sur le dossier Lee Zitouni.

Malgré les antinomies entre la France et Israël, l’ambassadeur a créé un espace différent de dialogue. L’impression que j’avais déjà depuis quelques mois s’est confirmée, cette semaine. Ce ne sont pas tous les ambassadeurs en poste en Israël qui font le tour des villes israéliennes attaquées par les roquettes, Kiryat Malachi, Ashkelon, Ashdod, Dimona, Ofakim, Beer Sheva.  Une fois n’est pas coutume. Voilà donc, une occasion d’écrire quelque chose de positif sur les relations israélo-françaises.

Photos Ambassade de France – Valentine Bourrat – Beer Sheva – 20 novembre 2012, devant une maison frappée par une roquette

Opération Piliers de défense – Comment faire pipi à Ashdod…

 

Une amie qui habite la ville d’Ashdod m’a confié le problème existentiel qui l’a préoccupe:

” Lorsque l’on habite une ville où les alertes et les explosions détonnent sans cesse, comment pouvoir aller aux toilettes, lorsqu’en 30 secondes je dois à la moindre alerte, ramasser mes bambins aux quatre coins de l’appartement et trainer le berceau de mon bébé dans la chambre étanche. J’ai donc fait un accord de coopération avec ma voisine. Avec nos deux maris médecins mobilisés  par l’hôpital, nous avons le même dilemme. Pour aller en toute sérénité dans l’endroit où le roi va tout seul, j’envoie ma marmaille dans la chambre étanche de ma voisine et vice versa…

Même impossible de faire pipi en secret…

Et j’espère que tu oseras raconter dans ton Blog, les vrais problèmes des femmes du Sud d’Israël. ”

J’ai osé.

Opération Piliers de défense – Les nouvelles armes de Tsahal

 

 

 

 

 

 

Du point de vue médiatique, un élément nouveau,  presque  spectaculaire dans cette opération ‘ Pilier de défense”.  Absent des médias et cumulant toutes les erreurs possibles dans le passé, Tsahal semble brusquement avoir compris qu’une guerre peut se gagner ou se perdre sur facebook et twitter.  Avec des ordres, ”venus d’en haut”, la nouvelle direction de la communication a engagé une équipe performante,  très jeune, esprit start up et new média, originaire de plusieurs pays du monde et a mis en place une panoplie médiatique holistique, innovante, osée pour un porte parole militaire. ( voir certains titres du Blog, genre ”Échangeriez-vous votre voisin belge ou suisse contre les terroristes du Hamas”)

 Désormais, les sources sont en direct, bien écrites, présentées intelligemment. Et déjà la preuve de cette guerre médiatique. Du véritable Tweet Fight, dès le début de l’opération israélienne entre les comptes Twitter de Tsahal et du Hamas. Pour tous ceux qui veulent suivre l’actualité du Moyen-Orient avec honnêteté, il faut au moins regarder et surfer.

Les nouvelles armes de Tsahal en français ( et aussi dans d’autres langues dont en arabe)

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et même le youtube de l’élimination d’Ahmad Jaabari diffusé à peine quelques minutes après l’opération