L’été israélien

 

Les chiffres

Cinq sous des tentes il y a quelques trois semaines. 30.000 , il y a 20 jours. 70.000 il y a 10 jours.  113.000 ou 150.000, il y a une semaine ( bataille des chiffres entre les médias). 250.000 dans les rues de Tel Aviv hier soir. 30.000 à Jérusalem, quelques milliers à Ashdod, Dimona,  Kiriat Shmona, Eilat… Quelques  300.000 israéliens sont descendus dans la rue, samedi soir à travers Israël.

Les pancartes

Contre Bibi. Beaucoup contre Bibi. Violemment contre Bibi. Bibi out, Bibi, Assad, Moubarak (!) même combat.  Bibi chevauchant un porc(!). Pas seulement contre Bibi. Des pancartes aussi contre les patrons de l’économie israélienne, les magnats de la finance, contres les grandes familles qui contrôlent Israël, les grandes fortunes, les cartels et les monopoles. Benjamin Netanyaou, aux cotés de Nohi Dankner et Itshak Tchouva ( qui pourtant donnent des millions aux hôpitaux, aux jeunes éthiopiens, à la bibliothèque de Kyriat Shmona, aux soldats, aux musées, mais  nous ne voulons plus de charité scandent les manifestants, nous voulons la justice sociale). Il y avait aussi des pancartes contre les symboles de l’Israël du luxe et du capitalisme. Des pancartes dures, brutales, comme ces belles femmes bijoutées de Stern,  le leader de la bijouterie de luxe muées en femmes laides avec des bandeaux noirs à la Moshé Dayan.

Les drapeaux

Beaucoup de drapeaux dans cette manifestation. Des grands drapeaux bleus et blancs comme pour dire d’abord nous disons oui à notre pays, sans limite, mais nous voulons un autre quotidien.

 Les slogans  

” Le Peuple exige la justice sociale.” “Le  Peuple a décidé la justice sociale”.” Bravo à nos policiers. Les policiers sont avec nous eux aussi ne finissent pas les fins de mois. ” “Bibi, Sharon, Barak vous avez tuez l’espoir.” ” Nous ne sommes pas des anarchistes, nous payons nos impots et nous faisons l’armée. ” Bibi écoute nous”.  “Oouah Oouah Regardez qui arrive au galop, l’Etat providence est de retour”. “Oouah Oouah Sababa Israël, le vrai, c’est nous.”  “Nous sommes à gauche et nous sommes à droite, nous sommes laïcs et religieux, nous sommes juifs et arabes, nous sommes tout Israël.”

La scéne

Rita, Yehudit Ravitz, Shlomo Artzi sont venus – bénévolement évidemment – chanter, crier avec le peuple. Les orateurs, plus seulement les jeunes des tentes. Les organisateurs ont cette fois donné la parole à tout Israël. La mère célibataire de Dimona, le chauffeur de taxi de Jérusalem, , un habitant d’une implantation ( Ofra,Beit El ( implantions de la Judée et Samarie), Tel Aviv, Dimona même combat), le rabbin Benny Lau ( le prophète Irmiyaou avait dit au roi Si  vous n’installez pas ici un royaume de justice vous tomberez. Et le Roi est tombé. C’était il y a plus de 2000 ans, Le scénario se répétera aujourd’hui.) , le poète arabe (Juifs et Arabes refusent d’être des ennemis, Juifs et Arabes veulent finir leur fins de mois)   la jeune fille religieuse de Lod, qui travaille pour aider ses parents à payer la note d’électricité, Charlie Bitton (les panthères noires sont de retour, enfin! j’ai attendu 40 ans).

Et aussi Guilat Shalit

Brusquement au milieu de la manifestation, un slogan, Le peuple veut Guilat Shalit. “Il ya un étudiant qui aurait du être avec nous ce soir là, et qui n’est pas là et qui gémit dans un trou à Gaza ” crie un orateur. “Le peuple veut Guilat Shalit” répondent les dizaines de milliers de manifestants.

Questions

S’agit il d’un mirage, d’une colère qui éclate dans la chaleur humide et suffocante de l’été et qui s’évanouira l’automne et les pluies venant.  De mots d’ordres qui perdront leurs sens au premier danger sécuritaire qui ne saurai tarder. Ou s’agit t-il d’une vraie vague de fond,  du retour de l’Israël passionnel des débuts.

Est-ce un ras le bol face à un Israël, dur, égoïste, de moins en moins idéologique. Est-ce le cri d’un peuple qui ne veut plus vivre seulement au gré du conflit arabe. Est-ce la fin de l’indifférence légendaire de l’Israélien face aux conflits sociaux. Est-ce la venue au pouvoir d’une génération qui criera à chaque injustice. Est-ce que cette énergie à la fois  impulsive et sincère, sympathique, enthousiaste et profonde se traduira par des changements concrets? Est ce que cet été israélien deviendra le prologue à un nouvel Israël? 

9 Av

Le Rabbin Benny Lau a fait le lien entre ces manifestations pour plus de justice sociale et la  journée du 9 av, que le peuple juif marquera ce lundi soir. “Les Temples de Jérusalem, le Premier et le Second, n’ont pas été détruits par nos ennemis. Nous, le peuple juif, notre haine gratuite, nos injustices, c’est nous qui avons détruit le Temple de Jérusalem.”

Le 7 juin 1967, en direct

Le 7 juin 1967, troisième jour de la Guerre des Six jours, Motha Gur à la tête des parachutistes arrive au Kotel. 

J’ai retrouvé – merci à YouTube – les quelques minutes qui ont changé l’histoire d’Israël. Motha Gur qui passe la porte des lions, qui annonce, le Mont du Temple est entre nos mains, les parachutistes qui  s’approchent du Kotel,  la premiere prière du rabbin Goren, le shofar, comme si vous y étiez…

La Tikva hassidique, rap, pop et électrique

Israël a 63 ans. cette semaine.

Lundi, les israéliens pleureront leurs morts. Mardi, ils chanteront et feront des barbecues.  J’ai choisi, à cette occasion, quatre interprétations très particulières de la Tikva.  Depuis quelques jours, j’ai recherché des informations sur le rapport entre la jeunesse et l’hymne national dans d’autres pays . Il s’avère qu’Israël est un des rares pays où un hymne national est chanté non seulement dans  les cérémonies officielles, mais aussi dans les salles de concert.  

  

 La Tikva jouée à la guitare électrique par Marty Friedman, lors du passage à Tel Aviv du guitariste américain

 

La Tikva Rap selon la version qui a fait la une du hit parade du célèbre groupe Sublimina

 

  

La Tikva  hassidique de Daniel Zamir lors de son enregistrement   

La Tikva de Mashina 


Le Pessah du Rabbi de Bluzow

C’était en mars 1944. Quelques dizaines de prisonniers de Bergen-Belsen demandent au commandant du camp l’autorisation de faire cuire les galettes de Pâques. Quelques jours plus tard, stupéfaits, ils apprennent que Berlin a donné le feu vert. Contre toute logique, les juifs de Bergen-Belsen auront leur matzot.

Le Rav Israël Shapira de Bluzow dirige le seder de Bergen-Belsen. Rabbin des hassidim de Bluzow, le Rav Shapira vient de perdre toute sa famille dans la Shoah, sa femme, ses enfants et ses petits enfants.

Et devant des dizaines de juifs au regard hagard, les matzot dans ces mains, le Hassid dit “ Nous sommes tous ce soir là au fond de l’abime. Mais ce soir là, c’est la soirée de Pessah, la nuit avant la lumière, nous qui avons connu l’innommable, l’enfer, nous qui avons vu face à nous le mal, les nazis dans les ghettos et la mort dans les camps, nous qui avons vu la décadence de l’Europe éclairée, nous le peuple juif, nous connaitrons bientôt la lumière et la liberté. Ne désespérez jamais mes amis. Rappelez-vous les paroles du prophète Isaïe

” Le peuple qui marchait dans l’obscurité voit une grande lueur; ceux qui habitaient une terre ténébreuse, la lumière rayonne sur eux. Isaïe 9, 1

Quelques mois plus tard, le camp est libéré. Le Rabbi arrive à Brooklyn. Il s’éteint à l’âge de cent ans, en laissant derrière lui à travers des centaines d’histoires de sa vie, un message d’espoir.

 Pessah depuis la nuit des temps, le jour où le peuple juif fête son droit à l’espoir.

Pessah du peuple juif, Pessah aussi de l’homme juif, quelques heures de  lumière divine, où tout recommence, tout débute. Peut être que cette signification profonde de Pessah, si bien racontée par le Hassid de Bluzow, explique l’effervescence, presque l’hystérie nationale, des israéliens à quelques heures du début de Pâques. Achats de victuailles, de vaiselle, de cadeaux, de fleurs et d’habits, ménages  fébriles, peinture et réparations en tout genre, stress accru…

Comme si, bel et bien, chacun des israéliens de l’Israël 2011, allait en personne dans quelques heures, sortir d’Egypte, sortir de l’esclavage pour entamer un voyage de 40 ans dans le désert vers la liberté.

Guila Katsav

 

Pendant ces journées de tempête et de honte que traverse Israël, je pense à Guila Katsav.

Pendant les premiers mois, Guila Katsav était auprès de son mari. Toujours. Lors des spectaculaires et houleuses conférences de presse à la résidence présidentielle,  lors de la volte face de Katsav à la Cour de justice de Jérusalem, marchant d’un pas difficile dans des tailleurs serrés, poursuivit par une horde de journalistes. Spectacle difficile, de cette femme, ronde, au regard clair, comme propulsée de force sur une scène de théâtre.

D’autres femmes auraient choisi de tourner le dos à leur époux. Mais pas Guila Katsav. ” Pour protéger ses fils, sa famille, ses belle filles, ses petits enfants” a confié une de ses amies. Peut être. Etait elle convaincue de l’innocence de son mari? Moshé Katsav avait il réussi à l’entrainer dans ses persuations, ses illusions, son imaginaire. Ou est ce que Guila Katsav savait?  A preuve, les pages du verdict qui témoignent des réflexions aux collaboratrices de son mari, Fermez le bouton de votre chemise, portez des robes plus correctes. Malgré tout, Guila Katsav est elle restée, prisonnière du modèle patriarcal. Comme toute victime d’un traumatisme, Guila Katsav, est peut être passée d’un sentiment à l’autre.

Depuis quelques mois, confinée dans sa maison de Kiriat Melachie, que pense Guila Katsav? L’épouse de l’ancien président n’a apparemment, plus réussi ou plus voulu faire face à cette situation.  Plus une seule fois, elle ne s’est rendue à la Cour de Tel Aviv, ni au cours du procès, ni lors du verdict, ni lors de la séance où les juges ont condamné son mari à sept ans de détention.

Ezer kenegdo est il écrit, dans le texte de la Genèse (2-18), pour parler de la création de la femme.  « Une aide à ses côtés » dans la traduction française. Avant que d’autres traductions plus proches du texte biblique rectifient et traduisent «une aide contre lui» ou encore« une aide en face à lui». Vrai dilemme. Etre à jamais à ses cotés ou tirer sa révérence si son coquin de mari devient, aux yeux de la justice, carrément délinquant?

Au delà de l’histoire pathétique du couple Katsav, ce qui nous interpelle aujourd’hui, c’est le statut des femmes en Israël. C’est à l’aune des femmes que se juge une  société. Le procès Katsav est-il vraiement un succès pour le combat des femmes, comme l’ont écrit des dizaines d’éditoriaux de la presse? Oui, seulement si ce procès, améne Katsav et ses semblables à disparaître de l’identitaire israélien.

Michloa’h Manote écologiques

 

Pourim aujourd’hui en Israël et dans le monde juif. Cette fête où Israël marque le succès de la reine Esther et de Mordehaï face à Aman, du peuple juif contre Amalek, l’ennemi qui veut la destruction totale, sanguinaire, pernicieuse d’Israël, prend encore cette année, une signification douloureuse, après les événements dramatiques que vient de vivre Israël

Et pourtant, malgré la peine et la douleur, le peuple juif  continue et fête aujourd’hui Pourim. Une des traditions de la fête de Pourim est d’envoyer des Michloa’h Manote comme il est écrit dans la Méguila d’Esther

“Mordehaï mit par écrit ces événements et expédia des lettres à tous les juifs, proches ou éloignés, dans toutes les provinces du roi Assuérus,  leur enjoignant de s’engager à observer, année par année, le quatorzième jour du mois d’Adar et le quinzième jour,  c’est-à-dire les jours où les juifs avaient obtenu rémission de leurs ennemis, et le mois où leur tristesse s’était changée en joie et leur deuil en fête à en faire des jours de festin et de réjouissances et une occasion d’envoyer des présents l’un à l’autre et des dons aux pauvres. ” Meguila d’Esther, 9, 20- 22

 

Conformément aux directives de Mordehaï, le 15 du mois juif d’Adar, jour de Pourim, les israéliens qui raffolent des cadeaux, des fêtes et des victuailles s’en donnent à cœur joie, et envoient ces présents, ces Michloa’h Manote ( textuellement envoie de portions) les uns aux autres.

Les uns aux autres est il écrit dans la Méguila d’Esther. Faîtes les comptes, lorsqu’un million de familles – au moins –  envoie ces cadeaux enrubannés à amis et familles, sans compter les enfants qui eux aussi veulent suivre les directives de Mordehaï et envoient leur “portions” sucrées à leurs copains, cela fait quelques millions de paquets  cadeaux qui circulent en Israël en quelques heures.

Très sympathiques ces paniers enrubannés, enveloppés de cellophane vaporeux et  emplis de bonbons, confiseries, et gâteaux mais coté santé et écologie…

Dans la petite localité où j’habite, des femmes ont eu l’idée de remplacer cette orgie de sucreries par des dons aux personnes déshéritées, les cadeaux de Pourim, oui mais sans exagération.  “ La loi juive, exige pour Pourim d’envoyer ces cadeaux à deux personnes. Pas plus. explique Yaël, une des responsables du projet. Pour les autres amis, place au génie juif de l’informatique et de la charité.  ”

Quelques semaines avant la fête de Pourim, chaque famille reçoit une liste de toutes les familles de la communauté et choisi ces familles à qui elle désire envoyer un Michloa’h Manote . Le coût, quelques dix shekels par famille. Il y a même une assurance ”ne soyez pas dans l’embarras”, au cas où vous auriez oublié de noter une famille qui  elle ne vous as pas oublié. Le jour de Pourim, chaque famille reçoit un unique mais énorme paquet accompagné de la liste des familles qui ont envoyé ce Michloa’h Manote nouvelle version, virtuel, communautaire, écologique . Chacun sort gagnant de l’histoire. Des pauvres reçoivent un chèque conséquent. (Car de facto, la participation de chaque famille dépasse de loin le coût du cadeau unique)  Coté écologie, moins de papiers et de ruban. Coté santé, pas de visites chez le dentiste au lendemain de Pourim.

 

Moshé Dayan a été assassiné à Itamar

Quelques heures avant le carnage à Itamar, Yoav, s’est planté avec fierté devant Ruth, sa jardinière d’enfant et lui a dit

 
Tu sais comment je vais me déguiser pour Pourim.
Non, en quoi.
En soldat, oui je vais me déguiser en soldat, mais pas en n’importe quel soldat, en Moshé Dayan. Et d’ailleurs ma maman m’a acheté le bandeau noir,  comme Moshé Dayan.
Et pourquoi en Moshé Dayan?
Parce que je veux défendre le peuple d’Israël.

Yoav assassiné avec ses parents, son frère de 11 ans et sa soeur de 4 mois, ne se déguisera pas en Moshé Dayan, pour Pourim.

”Pourquoi,  66 ans après la Shoa, après les pogroms, Dieu continue à toucher cruellement le peuple juif, pourquoi des enfants et des bébés de notre peuple sont ils assassinés sauvagement ” a demandé le Rav Lau, lors de l’enterrement du petit garçon et de sa famille.”  

Dans ces jours dramatiques que vit Israël où toute une famille est décimée, nous n’avons  que des questions, des questions et des questions, sans réponse.

Quelques heures après avoir écrit ces lignes, j’ai trouvé sur le web, une interview avec Tali Ben Ishai, la grand mère de Yoav. Tali, qui est une amie de notre famille de longue date, elle a une réponse. Continuez.

“Toute la famille aurait pu partir, aurait pu être assassinée dit elle. J’ai élevé neuf enfants,… je vais continuer et élever avec beaucoup d’amour et de bonheur trois enfants. Je ne pourrais pas être comme leur maman, mais la maman de sa maman, c’est un peu comme sa maman… Nos sages ont dit, que les forces nous serons données pour faire face à des événements dramatiques. Je ne sais pas d’où viendront ces forces. Mais s’il existe une phrase comme celle là, cela veut dire que nous trouverons les forces…”

A la mémoire de mon père

Difficile de reprendre le fil du quotidien, lorsque son père part dans les cieux. Un père qui s’en va c’est comme si l’on vous avez volé une partie de votre être.

Mon père était un homme rare, avec des qualités, une sagesse, une grandeur d’esprit, une sérennité, un savoir être des hommes d’antan. Pour tenter d’apaiser quelque peu notre peine, nous avons  créé un rendez vous familial sur facebook à sa mémoire. Un rendez vous en hébreu, pour les petits enfants, et en français,  avec des paroles de sages de la Tora, et notamment du Hafets Haim, ce sage du 19 siècle, célèbre pour ces écrits sur la qualité du langage, qui caractérisait si bien mon père. 

” Qui est l’homme qui souhaite la vie, qui aime les jours pour voir ce qui est bien? Préserve ta langue du mal ” Tehilim 34, 13
Mon père Léon Yehuda Bisraor Ben Clara zal était cet homme là. 

 

Charansky il y 25 ans

Il y a 25 ans, Anatoly Nathan Charansky arrivait à l’aéroport Ben Gourion. Après 9 ans dans les prisons du goulag soviétique, 400 jours de cachot, de froid, de faim, après dix ans de manifestations à travers le monde, celui qui était devenu le symbole de la lutte obstinée de l’homme juif pour la liberté, arrivait en Israël. C’était le 11 février 1986 et Israël était alors en liesse.

Empêtré dans le quotidien et les scandales souvent peu glorieux de l’Etat d’Israël de 2011, j’ai pensé qu’il fallait parfois se rappeler ces dates historiques pour ne pas oublier notre raison d’être sur cette terre.  

Quelques semaines après son arrivée en Israël, nous avions invité Charansky pour une émission spéciale. ( Sur la photo, à la sortie du studio de la radio à Jérusalem avec Tal et mes parents, qui étaient venus spécialement pour serrer la main à Charansky).                                    

Tal avait trois ans, et Nathan Charansky en la regardant, m’avait dit, “ Moi aussi j’aurai bientôt un bébé. Israël, c’est d’abord le droit à la normalité.”

 

Crédit Photos   Naty Hernik – Governement Press Office

  • Charansky accueilli par Shimon Pérés Premier ministre du gouvernement d’union national et Itshak Shamir, ministre des affaires étrangères
  • Charansky et sa femme Avital
  • Charansky et Ariel Sharon, ministre dans le gouvernement Pérés-Shamir 

Le bébé de Suleiman

Douleurs d’accouchement, pluies diluviennes, aucune ambulance n’arrive à atteindre la maison isolée de Suleiman*, une palestinienne de 27 ans, habitant une région isolée, en amont de la vallée du Jourdain. Son mari descend alors sur la route voisine, contrôlée par l’armée israélienne, arrête une patrouille et explique le drame. L’officier n’hésite pas, envoie une ambulance militaire. Dans l’ambulance, le bébé lui n’attend pas et les soldats mettent au monde, sous la pluie battante et les orages quelque part entre Jéricho et Jérusalem le bébé de Suleiman. Le sergent Guilad, s’aperçoit que le bébé a des défaillances respiratoires. L’unité de secours aéroportée, la célèbre unité 669 est dépêchée et quelques minutes plus tard, le bébé et sa maman arrivent à l’hôpital

Ce matin, à la maternité de l’hôpital Hadassah Ein Kerem, Suleiman, son bébé dans ses bras a dit: ”Je vais raconter cette histoire. Les soldats israéliens ont sauvé ma vie et celle de mon bébé. Ce ne sont pas les soldats sanguinaires que j’ai vu dans un film de Al Jazira.” 

 Et je commente. La petite phrase de Suleiman fera t-elle le tour du monde, où restera t-elle le privilège des lecteurs de mon blog ?

*Nom d’emprunt. Lorsque j’ai raconté cette histoire ce matin sur Radio J, j’ai cité le nom exact de la palestinienne, on m’a fait comprendre ensuite, qu’il valait mieux ne pas révéler son identité. Les belles histoires n’étant pas vraiment appréciées dans certains milieux palestiniens.

Photo: Porte parole de Tsahal, le sergent Guilad qui a mis au monde le bébé dans l’ambulance.