L’Europe finance

Makor Rishon

Je vous dis d’emblée. J’ai hésité à mettre ce papier en ligne. Les données publiées par le journal sont elle exactes ? Difficile de vérifier.

 Le journal Makor Rishon, d’orientation droite religieuse, publie ce matin dans son supplément du week end, une enquête sur le budget des organisations israéliennes luttant pour les droits de l’homme et des organisations de la gauche israélienne;  L’Europe joue un rôle crucial dans le financement de ces organisations.  

B’TSELEM – The Israeli Information Center for Human Rights in the Occupied Territories – Budget 2006 – 2007

L’Union européenne 1 million  
Fonds gouvernemental Suède – Suisse – Danois – Hollandais 1.8 million 
Ministère des affaires étrangères suisse 350.000
Ministère des affaires étrangères hongrois 250.000
Israel New Fund 23.000
Budget total de l’organisation 3.423 millions shekels

Shover Shtika (Rompre le silence) Budget 2008

Ambassade de Grande Bretagne 226.589 
Ambassade de Hollande 100.000 
Union européenne 180.000
Israel New Fund 230.000
Divers fonds privés européens 200.000
Budget total de l’organisation 936.635 shekels

La Paix Maintenant – Budget 2007

Ambassade de la Norvège 944.056 
Ministère des affaires étrangères britannique 751.687 
Ministère des affaires étrangères allemand 341.958
Ministère des affaires étrangères de la Hollande Israel New Fund 121.014
Budget total de l’organisation 2.158 millions shekels

  L’initiative de Genéve

Union Européenne

2.535 millions shekels 

 L’organisation pour les Droits de l’homme – Budget 2007

Israel New Fund 1.9 million  
Gouvernement Belge 277.000 
Union européenne   90.571
Ambassade de Grande Bretagne 270.316
Budget total de l’organisation 2.546 millions shekels

 

Le journal publie une réaction de la représentation de l’Union européenne à Tel Aviv. ” Il ne s’agit pas d’ingérence dans les affaires intérieures d’Israël, mais de soutien à la lutte pour les Droits de l’homme.”

Charité, nouveau genre

” Notre défi, exceller dans la communication mais pas seulement. Nous développons des programmes originaux pour renforcer la cohésion sociale en Israël ” m’explique Shimon Dik un des patrons de  Motorola Israël.Une affaire de win-win. L’entreprise gagne en s’insérant dans la communauté, l’employé trouve dans ce bénévolat une source d’enrichissement  et  les populations nécessiteuses bénéficient de cette aide.

Bien ou mal, les faits sont là. Motorola n’est pas seul à se passionner pour le bénévolat en action sociale. En Israël, le secteur des affaires a pris la place de l’Etat.  Depuis la fin des années 80, les gouvernements de gauche comme de droite  ont progressivement abandonné la politique d’Etat providence, projetant des milliers de familles dans le cycle infernal de la pauvreté. Face au vide créé par ce retrait des pouvoirs publics, les leaders de l’économie israélienne ont lancé des projets de mécennat  d’entreprises. Faire don de son temps, de sa créativité, de son savoir faire au lieu de signer des chèques.

Les firmes israéliennes rivalisent  dans le domaine de la responsabilité sociétale. A tel point que je reçois plus de communiqués de presse sur le sponsoring social des entreprises que  sur leurs succès commerciaux. Pour Dik, ” le secteur du bénévolat d’entreprise est en Israël un des plus dynamiques et original du monde.” La Bourse s’est aussi impliquée. Un règlement impose aux sociétés cotées à Ehad Haam, la publication d’un document annuel sur les activités bénévoles.  Les firmes doivent décrire dans les détails leurs activités de bénévolat, objectifs, programmes, implication des dirigeants et des employés et résultats des projets.

Des firmes qui se passionnent pour le bénévolat, la charité qui devient un critère pour juger de la qualité d’une entreprise, pas mal du tout pour une économie ultra capitaliste.

Comment un soldat russe permet à Strauss de vendre du chocolat

 

 La vedette de la campagne publicitaire en langue russe de Strauss a été choisie avec soin par l’agence de pub après une longue étude de marché. Strauss-Elite est le leader de l’industrie alimentaire. Pour vendre ces yaourts et chocolats, la firme qui voulait un personnage identitaire a choisi un jeune soldat israélien parachutiste immigré depuis peu de Russie.

Le soldat parachutiste enlace son grand père, ancien combattant de l’armée rouge bardée de médailles qui contraste avec l’uniforme presque dénudé de son petit fils et les deux générations en mangeant des chocolats disent en coeur: ” Aujourd’hui nous vivons là.”

Tsahal est devenu un élément majeur dans l’identité israélienne des nouveaux immigrants russes, passage obligé vers une intégration réussie. Pour vendre à la communauté russe, les grandes marques de chocolat, de yaourt, de chaussures de sports et de téléphone montrent des soldats. Il y a quelques mois, le Likoud, Kadima et Libermann avaient fait de même.

Aujourd’hui 25 % des soldats de l’armée israélienne sont des nouveaux immigrants, la majorité originaire de Russie et des anciennes républiques soviétiques.

 

Femmes d’Israël

DOSSIER

 FEMMES D’ISRAEL

Le système de blog WordPress sur lequel j’ai créé ce blog, propose deux manières de présenter des articles, des notes référencées en centre page et des papiers, accessibles sur le coté gauche du site. Pour vous permettre un accés au dossier femmes, par les notes, plus pratiques, mieux référenciées, mieux “tagées”, voici donc les liens avec tous les sujets sur le dossier sur les femmes. Un peu compliqué, non. Seulement cliquez, si un sujet vous interesse.

Les femmes en Israël – Introduction

Chiffres

La femme orthodoxe

Aguna

La femme bédouine

A SUIVRE…

Le Bac à la carte

Une fois n’est pas coutume, j’ai ouvert ce matin le direct de Jérusalem sur un titre non politique. Les épreuves finales du Bac ont débuté ce matin en Israël. Pas un Bac tel qu’on le connaît en Europe. En Israël, le Bac est à la carte.

Le Bac comporte sept matières obligatoires hébreu, littérature hébraïque, anglais, sciences technologiques, Bible et culture juive, mathématiques, histoire et civisme. Le lycéen choisi ensuite des matières facultatives,  deuxième et même troisième langue, bio chimie, droit, sport, musique, théâtre; danse,  et même depuis peu, volontariat.

En Israël, l’épreuve du Bac, s’étale sur trois ans, les étudiants doivent obtenir un total de 21 unités, composées des matières obligatoires et facultatives, chaque lycéen choisissant le nombre d’unités qu’il donne à chaque matière.

Autre originalité du système israélien. La note du Bac est composée à 50 % de l’examen national et à 50 % d’une note donnée par le professeur du lycéen en fonction du travail réalisé pendant  l’année. Le nom en  hébreu Magen, défense, comme pour vouloir dire que le professeur est là pour défendre son éléve.

Par ailleurs, le Bac est modulable, chaque matière peut être repassée tant que la note ne satisfait pas le candidat. La moyenne exigée pour ”obtenir” le Bac est relativement basse. Le Bac n’est qu’une sorte de diplôme de base.  L’entrée à l’Université exige au-delà des tests psychométriques, des notes de Bac très élevées ( entre 95 et 110 sur 100, en comptant le bonus des matières facultatives) notamment pour les études très recherchées comme droit, médecine, pharmacie et psychologie.

Sabras, Russes et Bédouins, même combat

Loin du centre du pays, des hommes et des femmes que tout sépare ont opté pour une stratégie de solidarité.  Ce groupe hétérogène de sabras, Bédouins et immigrants de Russie et d’Ethiopie tente ensemble de défendre leurs intérêts auprès des autorités.

La famille de Lina Abecassis a immigré du Maroc dans les années 60, Ali Abou Rabia habite dans un des villages bédouins illégaux au Sud de Beersheba, Tania Melamed a immigré de Russie et Itshik Zaneba d’Ethiopie. Ils ont ensemble créé un groupe militant pour les droits sociaux des habitants du Néguev.

 «  Nous sommes les délaissés des délaissés, la couche la plus pauvre des pauvres d’Israël. Notre quotidien est semblable à celui des années 50. Nous n’avons droit ni à la santé, ni à l’habitat, ni à l’éducation. Pour lutter nous mettons de coté nos différences d’origine et de religion. »Dans le quartier Daleth de Beersheba, une des zones les plus pauvres d’Israël, ce groupe tente d’introduire un nouvel espoir avec comme slogan,’ Unis nous pouvons gagner. Stop à la politique d’abandon dont est victime le Néguev‘ . Ce groupe a réussi à mettre en place deux projet: une chaîne d’artisanats qui commercialise des textiles tissés par les bédouins et les juifs éthiopiens et un réseau de soutien scolaire pour les enfants juifs et bédouins défavorisés. 

 

L’Université Ben Gourion a décidé de s’impliquer dans ce combat. Etrange à première vue cette coopération entre le second Israël, sépharade, arabe, pauvre et l’Université, fief des élites. L’Université a initié les premiers contacts et utilisé ses moyens et ses relations pour aider le groupe à obtenir gain de cause.

De Haim Yavin à Benjamin Netanyaou

J’ai assisté au discours de Benjamin Netanyaou, sur le oui à un Etat palestinien, et je me suis rappelée un événement médiatique datant de 2005.

Une émission apparemment anodine sur le petit écran de la télévision israélienne. Haim Yavin, Mr Télévision, l’homme du consensus qui depuis plus de 30 ans présente le journal du soir, réalise une série, sur le face à face entre Israël et palestiniens.

Yavin obtient l’autorisation de produire la série pour la deuxième chaîne concurrente, et qui choisi de diffuser en pleine année 2005, l’année du retrait de Gaza, l’émission en heure de grande écoute. A la même heure, où les émissions de musique, de jeux à sensation et de talk show, font concurrence, Haim Yavin fait pénétrer dans le salon de chaque israélien, la réalité du quotidien dans les territoires palestiniens et en Israël.

Yavin sait parler et présenter. Il parle  à ses interlocuteurs, palestiniens et israéliens, habitants des implantations avec culot et sans ambages. Montrant une réalité à cru, passant d’un barrage où un grand-père palestinien, attend sous le soleil ardent le passage à un des attentats les plus dramatiques  de Jérusalem, où un médecin célèbre de la capitale et sa fille Nava qui devait se marier le lendemain, sont déchiquetés. Le terroriste était passé par un de ces passages.

Avec Haim Yavin en 2005, les israéliens découvrent une réalité qu’ils ne veulent plus. Lorsque Ariel Sharon dira à la veille du retrait de Gaza en juillet 2005, qu’Israël n’a pas été créé pour contrôler un autre peuple et gérer la vie de deux millions et demi de palestiniens, lorsque quatre ans plus tard, Benjamin Netanyaou parlera de la création d’un Etat palestinien, le message impensable quelques années plus tôt ne choque  plus.

 

Une heure avec le Rav Sherlo

Le Rabbin Sherlo charismatique, éducateur, intellectuel, la quarantaine à peine dépassée est un des nouveaux leaders de la jeunesse religieuse sioniste. Sherlo avec d’autres rabbins, a fondé Tsohar, dans le but de renforcer le courant des «  kippas tricotées « , surnom, donné ces dernières années au courant du judaïsme religieux sioniste, volonté de se démarquer des « kippas noires «  des tenants du courant ultra orthodoxe.

Sherlo représente la nouvelle tendance des rabbins du courant religieux sioniste, qui au nom d’un pragmatisme induit par les événements, tient des discours modérés. L’objectif, calmer le jeu, éviter que les lignes de fractures déjà claires se transforment en plaies béantes.

Comme la plupart des rabbins de son courant, Sherlo tente d’éviter les aspects politiques. « Personne ne sait ce que sera la politique des gouvernements d’Israël dans les prochaines années. Est ce que Gaza n’est qu’un début, ou au contraire est ce que la présence israélienne en Judée et Samarie sera renforcée. Ce qui nous importe aujourd’hui est de redonner un sens, un contenu aux valeurs juives et de dire, après Gaza, nous devons continuer. »

 

Nous devons aussi encourager un dialogue entre religieux sionistes et laïcs. Nous devons par exemple pénétrer le système scolaire laïc,

enseigner dans des écoles laïques et non plus seulement dans des écoles religieuses,  nous devons apprendre à nous connaître, à se redécouvrir.   Nous devons être à la recherche d’un consensus .

70 – 2020

 

Pour les spécialistes de la démographie juive, l’année 2020 est une date clé. Pour la première fois, depuis la dispersion du peuple juif qui a suivi la destruction du Temple de Jérusalem en 70, la terre ancestrale d’Israël, Eretz Israël,  redeviendra la plus grande concentration de juifs au monde. Le ”titre” appartient pour l’heure aux Etats-Unis.

 

Spécialiste incontesté de la démographie juive, le Professeur  Sergio Della Pergola de l’Université hébraïque de Jérusalem affirme que d’ici 2020, la majorité des Juifs vivront en Israël. Une prépondérance démographique qui se renforcera tout au long du XXIe siècle.   

 

Depuis la fin de la seconde Guerre mondiale et l’exode massif des Juifs d’Europe vers les Etats Unis, la communauté juive américaine est la plus importante concentration juive du monde. Trois facteurs expliquent ce changement, le déclin numérique de la communauté juive américaine, la croissance naturelle en Israël plus élevée que dans les communautés juives de Diaspora, et l’émigration vers Israël. 

 

Et encore quelques chiffres

  • En 1948, 6 % des Juifs dans le monde vivent en Israël
  • En 2008, 41 % des Juifs vivent en Israël
  • En 2020, 51 % des Juifs vivront en Israël
  • En 2000, près de 50 % des enfants juifs de moins de 14 ans vivaient en Israël.
  • Vers 2020 ce chiffre atteindra les 60 % et les 72 % vers 2050.

 

Nimrodi, trafiquant d’armes et magnat de la presse

Si vous vous rendez à Savion, cette petite ville où le m2 est le plus cher d’Israël, la plus belle maison  appartient à Yaacov et Rivka Nimrodi. A quelques minutes de là, une autre bâtisse somptueuse, celle de l’ennemi numéro un de Nimrodi, Noni Moses, le patron du Yedihot, premier groupe de presse du pays et concurrent du Maariv, le journal de Nimrodi.

Selon une indiscrétion d’une amie décoratrice, qui travaille pour les deux magnats de la presse, les Nimrodi et les Moses prennent soin avant de fixer la date d’une soirée mondaine de vérifier que l’autre famille n’a pas arrêté la même date, beaucoup d’invités étant communs, bien que les deux familles ne se parlent à peine.

Non, je ne vais pas seulement vous raconter des potins sur Nimrodi, mais la confidence de mon amie, m’a rappeler qu’il était un des personnages les plus particuliers, les plus attachants d’Israël. 

Agé aujourd’hui de 83,  Yaacov Nimrodi, ans est né en Irak en 1926, dans une famille juive de Badgad. Il a tout juste deux semaines, lorsque ses parents immigrent avec leurs dix enfants en Israël.  Orphelin à l’âge de 14 ans, Nimrodi fait sa première affaire un an plus tard. Avec deux amis – Moshé Sasson et Ytshal Navon, le futur président de l’Etat – il achète au Mufti de Jérusalem,  un entrepôt d’armes qu’il revend ensuite à la Haganah.

Le ton est donné.  Nimrodi, s’engage dans les rangs de la Haganah, puis à Tsahal, après la création de l’Etat. Utilisant sa connaissance parfaite de l’arabe. Nimrodi participe avec succès à des opérations secrétes dans les rangs de l’ennemi et dirige des opérations d’immigration des  communautés juives d’Iran et d’Irak. Ami d’Ariel Sharon et d’autres officiers, qui deviendront dirigeants politiques ou grands patrons, Nimrodi fait donc la guerre en étoffant sérieusement son carnet d’adresse. Au temps du Chah, il est attaché militaire d’Israël à Téhéran et fais ses premiers pas dans le club fermé de l’aristocratie des marchands de canon en décrochant pour les industries israéliennes des contrats de milliards de dollars.

En 1967, Nimrodi  quitte l’armée israélienne et devient en quelques années milliardaire. Il vend des armes, cette fois pour son propre compte.  Il achéte aussi des  systèmes d’irrigation qu’il revend à prix d’or à travers le monde.  Dans les années 80, à la recherche d’une légitimité il investit dans des compagnies d’investissements, d’assurances, de tourisme et de construction.

Le tournant se produit en 1992, avec l’acquisition du deuxième quotidien du pays, le Maariv, qui appartenait alors au magnat de la presse, le britannique Robert Maxwell dont l’empire était en faillite.

Nouvel acteur dans le monde des communications, les accrochages avec les autres groupes se multiplient. A la fin de l’année 90, son fils Ofer Nimrodi est inculpé et condamné à plusieurs mois de prison dans une affaire d’écoutes téléphoniques contre la direction du Yedihot. Aujourd’hui, malgré la crise, la famille Nimrodi reste membre du clan réservé des 100 familles les plus riches d’Israël, avec une fortune personnelle de de 150 – 200 millions d’euros.

Revenons aux potins,  Nimrodi père n’apparait que très peu dans les réceptions de Tel Aviv. Par contre, son fils Ofer, qui dirige aujourd’hui le groupe, fait partie de toutes les fêtes.